Dans ce thème transversal, coordonné par Véronique Boulenger, nous unissons les compétences des chercheurs et enseignants-chercheurs de DDL en typologie sémantique de l’expression de la trajectoire (axe DiLiS) et dans le domaine de la cognition sensorimotrice (axe DENDY) afin de comprendre pourquoi, au niveau linguistique, certaines structurations du sens semblent prédominer.
Certains domaines de la vie de l’individu sont si prégnants que chaque langue doit pouvoir les décrire : c’est le cas par exemple de la perception sensorielle (e.g., visuelle) et de notre capacité à nous déplacer ou à déplacer des objets dans l’espace perçu. Si ces domaines constituent des universaux cognitifs présents dans toutes les langues, véritables points cardinaux d’un espace conceptuel, chaque langue imprime néanmoins son propre relief au sein de cet espace conceptuel. En dépit de cette variation linguistique, certaines régularités ou préférences se dessinent et tendent à regrouper les langues, non seulement génétiquement proches mais également issues de familles différentes.
La représentation de la trajectoire (i.e. mouvement dans l’espace) semble constituer un nœud structurant essentiel dans l’expression de nombreux domaines comme le souligne l’usage fréquent des métaphores de trajectoire (e.g., suivre le cheminement, monter le son, arriver à une conclusion etc.). D’un point de vue psychologique, le mouvement dans l’espace relève à la fois de la cognition perceptive (l’espace) et de la cognition motrice (le mouvement). COVALI examine dans quelle mesure la cognition sensorimotrice impose ses propres contraintes au langage et aux langues.

  Contraintes motrices
  Prégnance des représentations visuo-spatiales